L’à-fond | CB Philo et Lettres

Introduction

Parlons dans cet article de l'à-fond (lat. ad fundum), tradition hautement importante dans le milieu estudiantin et pourtant, dont la richesse de genre  est relativement méconnue dans le milieu baptismal. En plus, il est temps de casser ce mythe de la temporisation en Philo...

L'essence même de l'à-fond est simple : le buveur vide l'entièreté de son verre de bière...

Toutefois, un à-fond correct doit se faire :

  • Sans gletter,
  • Sans laisser de bière dans le verre (toutefois laisser un col de mousse est permis),
  • Sans décoller les lèvres de son verre,
  • Sans parler (N.D.R. : n'est-ce pas mesdames...)

Lors d'un concours d'à-fond entre deux ou plusieurs personnes, le départ est généralement donné de la manière suivante : "À main ! À bouche ! À cul !". Il est strictement interdit de jeter son verre/gobelet à terre, car cela empêcherait de vérifier s’il était bien vide. Il est généralement bien vu de réaliser son à-fond le plus rapidement possible.

À-fond artistiques...

Il existe quelques à-fond dits artistiques, en voici quelques exemples :(1)

Abdominaux

Le buveur se couche sur le dos, tient sa chope entre les deux pieds, et tout en restant le dos plaqué au sol, il lève les jambes à la verticale et fait tomber la bière dans sa bouche.

Alléluia

L'à-fond Alléluia, également connu sous la dénomination "à-fond les deux bras tendus", se fait en serrant le verre ou le gobelet entre les dents et en le soulevant et le vidant sans l'aide des mains. Les deux bras sont étendus latéralement. Pendant que le buveur s'exécute, l'assemblée peut entonner un "Alléluia" de messe.

Aller-retour

Le buveur vide le contenu de son verre d'un trait. Après une courte pause, il restitue, dans le même verre, la quantité exacte qu'il vient de boire. Il est interdit de restituer plus qu'il n'a été bu.

Bras tendu

On tend le bras qui tient la chope au-dessus de la bouche et on verse en essayant de baver le moins possible.

Caucasienne(s)

Petite caucasienne : Le buveur fléchit son torse vers le sol et, déposant le bord de la chope sur sa lèvre supérieur, il verse la bière sur son palais. Il boit donc la tête en bas. Cet à-fond sanctionne généralement les retards à une Corona.

Grande caucasienne : Le buveur effectue un trépied (de préférence contre un mur). Il lâche ensuite une main pour saisir la chope et la boire comme dans la petite caucasienne. Il peut éventuellement se faire aider par quelqu'un pour se maintenir dans la position de trépied. Il arrive également qu'on réalise cet à-fond en poirier.

Colson

Cet à-fond se fait avec un aidant qui tient la chope à la bouche du buveur. Celui-ci s'agenouille et effectue un cumulet en buvant le plus de chope possible. L'aidant suit autant que possible le mouvement du buveur. Cet à-fond peut bien entendu se faire en avant (Colson avant) ou en arrière (Colson arrière). Cette dernière possibilité est d'ailleurs plus aisée. Cet à-fond se réalise de préférence sans aidant.

Vissé

Pour réaliser un à-fond vissé, il faut introduire tout le pourtour du verre dans la bouche, et le boire entièrement ainsi. Cet à-fond peut se faire aussi bien avec un verre qu'un gobelet. Dans le cas du gobelet, il faut prendre garde à ne pas aspirer trop, ce qui plierait le gobelet et le casserait, répandant de la bière partout.

Pour pouvoir introduire plus facilement l'entièreté du pourtour du contenant en bouche, on peut en humidifier le pourtour (avec la langue), et le faire tourner tout en soufflant pour agrandir la bouche.

Cet à-fond se combine très bien avec une série d'autres à-fonds.


(1) Pour plus d'exemples d'à-fonds artistiques, je ne saurai que trop vous conseiller le célèbre Ad Fundum, édité par l'ASBO depuis 1987, et qui dans son édition de 1993, rassemble presque 150 à-fonds aussi marrants que difficiles à réaliser.